Qui étaient les premiers resellers ?
Initialement, le resell de Sneakers est une pratique de quelques Sneakerheads qui revendaient des paires pour financer leur passion. Cette pratique « entrepreneuriale » de niche a été victime de ses propres performances financières. On s’est alors rendu compte que les sneakers pouvaient dégager des retours sur investissement de 200, 300, 500%, voire plus selon les modèles. Au vu des profits réalisables, de nombreuses personnes se sont engouffrées dans cette nouvelle manne et des légions de resellers ont vu le jour.

Explosion de la demande et du Resell
La plupart des revendeurs utilisaient alors Vinted , réseau sociaux et plateformes de Particulier à Particulier pour écouler leur stock. La demande pour les sneakers était donc forte ; cependant il manquait un espace dédié pour mettre en relation les vendeurs et les acheteurs. Depuis de nombreuses marketplaces se sont positionnées pour agir en tant qu’intermédiaire de confiance afin d’arbitrer les transactions et surtout authentifier les baskets. On ne présente plus les leaders du marché français : We the New, Kikikickz, Limited Resell; ainsi que leurs compétiteurs européens Restock, KLEKT et consorts. Le business model est repute comme efficace et les plateformes de types marketplace ont poussé comme des champignons ; avec des champions locaux dans chaque pays.

Il y a 2 ans, il était impossible de trouver des paires de Nike Dunk Low ou des Air Jordan 1 en magasin. Au même moment, les aficionados de sneakers se prenaient des « L » en série sur SNKRS et autres Raffles ; en effet chaque drop était pollué par des centaines de millier de bots de resellers. La grogne a commencé à monter du côté de l’acheteur lambda, en se demandant pourquoi Nike ne prenait aucunes mesures concrètes pour contrer les bots. Le mécontentement a atteint son paroxysme avec les différents « scandales » et autres « délits d’initiés » (affaires Ann Herbert et Marcus Jordan avec la AJ1 Trophy Room). Aussi, Les équipementiers se devaient de réagir ; de peur de perdre les clients fidèles. Des mesurettes ont été annoncées par Nike mais finalement rien de concret pour véritablement décourager les Resellers.
Coup de théâtre pour le Resell
Janvier 2022, le Resell est considérée comme une activité lucrative, mais l’engouement est tel que les neo-resellers diluent les marges en se contentant de plus-values très faibles. Le mois de Février 2022 va marquer un tournant et chambouler le marché. Comme toutes les marchandises, les sneakers dépendent de la sante générale de l’économie et du pouvoir d’achat des consommateurs. L’invasion de l’Ukraine par la Russie engendre une crise énergétique et une inflation galopante. Avec moins de budget en main et des prix de sneakers qui augmentent, les sneakerheads deviennent plus prudents et la demande s’essouffle considérablement.
D’autre part, les géants du sportswear et leaders mondiaux de la basket annoncent des prévisions de vente plus basses que prévue et des stocks qui s’accumulent. Les sous-traitants de Nike en Asie vont réduire les effectifs et la production ; pendant qu’Adidas tente de se dépatouiller de l’affaire Kanye West et des invendus Yeezy. Or, lorsque l’offre dépasse la demande, les prix ont tendance à s’effondrer.



On assiste donc depuis quelques semaines à un tassement de la demande et c’est le retour des Nike Dunk Low et des Air Jordan 1 dans les rayons de Snipes, Courir et Co. De nombreuses paires sont maintenant disponibles sur SNKRS ! La fièvre Sneakers a engendré une certaine « fatigue du marché » et le vent de folie des sneakers souffle moins fort. Les enthousiastes de la basket délaissent les modèles et les marques surcotées, et se rabattent sur des marques plus abordables (New Balance a marqué des points cette année).
Quel avenir pourle Resell de Sneakers ?
Au vu du contexte général, les resellers pourraient soit être découragés et délaisser la revente de Sneakers qui ne génèrent plus assez de profits, on se dirigerait alors vers une normalisation du marché et le resell se concentrerait sur les modèles hypes uniquement. Ou alors, ils se montrent patients et se constituent un stock de paires à bas prix en attendant une éventuelle envolée de la demande dans les mois qui suivent.
Simple réajustement du marché ou réel tassement, les prochains mois seront révélateurs. La seule certitude c’est que l’offre et la demande organisent le marché. Seuls les revendeurs les plus résilients et les plus perspicaces survivront. A contrario, les plus aguerris des Sneakerheads (et les plus sages ?) ont pour ligne de conduite de ne pas acheter des baskets issues du Resell. En attendant, vous pouvez chercher et comparer les meilleures offres sur Sneakerpricer.com.